Hiérarchie classique ou direction collégiale?
Comme ci
«Dans les start-up notamment, les hiérarchies de direction horizontales sont le secret de la satisfaction des collaborateurs et de la réussite économique. Mais qu’en est-il dans le secteur des assurances?
Outre leurs indéniables avantages, les hiérarchies horizontales cachent aussi des risques. Les collaborateurs ambitieux ont moins de chances de s’élever et ils se retrouvent rapidement face à des responsabilités, sans réel pouvoir de direction. Les processus de décision peuvent donner lieu à d’interminables discussions, et donc devenir plus compliqués. Si les responsabilités ne sont pas clairement réparties, des attentes informelles apparaissent. Il existe donc le risque que les collaborateurs des niveaux les plus bas doivent porter la responsabilité en cas de non-réalisation des objectifs, que ces derniers aient été réalistes ou non. Les collaborateurs les plus fragiles subissent donc une plus forte pression au niveau des performances.
Dans la vente d’assurances, ce sont les hiérarchies verticales qui dominent le style de direction. Marqués par les orientations stratégiques de la direction, les objectifs de vente sont transmis aux collaborateurs via des régions de marché, des agences générales et des chefs de vente. Les hiérarchies verticales garantissent une communication simple et claire des objectifs et des attentes. Mon expérience montre que même si les gens aspirent à la liberté, ils apprécient tout de même la présence de glissières de sécurité qui leur indiquent clairement les structures, les missions et les voies à suivre.
Ce qui compte au final, c’est de prendre au sérieux les collaborateurs et leurs idées, et de les encourager. Cette approche ne doit pas être une question de culture managériale, mais faire partie des critères pour être un bon leader.»
Texte Mauro Triacca Photo Matthias Nutt
Mauro Triacca a débuté sa carrière professionnelle par un apprentissage commercial chez Nationale Suisse. Après avoir travaillé huit ans comme conseiller en assurance et en prévoyance dans le service externe, il est depuis mai 2015 chef de vente chez Helvetia et dirige une équipe de conseillers clients à l'agence générale Coire.
Ou comme ça
Nous sommes tous les jours confrontés à la demande d'une plus grande responsabilité individuelle. La direction se pose également la question de savoir si les collaborateurs peuvent assumer plus de responsabilités. En fait, je pense même que c'est absolument nécessaire. La complexité et la diversité du monde croissent presque jour après jour. Les clients attendent de nous que nous réagissions de plus en plus rapidement à leurs préoccupations.
Nous devons donc confier des compétences décisionnelles aux collaborateurs qui savent le mieux ce qu'il faut faire et sont au plus près de l'action. Si autrefois, il fallait «ordonner » et «suivre», le management consiste aujourd'hui plutôt à «accompagner » et à «organiser». Un changement qui vaut tant pour les cadres que pour les collaborateurs. En effet, les premiers doivent apprendre à donner un espace au sein duquel des collaborateurs compétents prennent des décisions éclairées, à faire confiance et à donner des responsabilités, tandis que les autres doivent s'habituer à utiliser effectivement cet espace, à se faire confiance et à assumer des responsabilités.
Les tâches de management sont redistribuées. Les différents rôles, qui, autrefois étaient toujours concentrés sur les responsables hiérarchiques, sont désormais attribués aux collaborateurs. Qu'on ne s'y trompe pas, ce processus n'est pas chaotique ni aléatoire, mais au contraire structuré et organisé. Les êtres humains veulent être bons et éprouver de la satisfaction quand quelque chose fonctionne. Alors quand ils interagissent, ils s'organisent.
Le monde gagne en complexité et en diversité. C'est pourquoi il ne demande pas moins de management, mais un management différent.
Texte Roland Diem Photo Barbara Jung
Roland Diem travaille depuis 1991 chez Helvetia où il ccupe diverses fonctions dans le domaine de la prévoyance professionnelle et privée. Son service Développement de la distribution apporte son soutien pour toutes les questions touchant à la prévoyance. Au Service clientèle - Onboarding, il accompagne ses collègues dans la mise en place d'une direction collégiale de l'entreprise.
viva. entreprendre.