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Au moment où j'écris ces lignes, un seul mot revient en permanence à la télévision, à la radio, dans les journaux, dans les réseaux sociaux, au cours des conversations téléphoniques et lors des visioconférences: «Corona». N'ayez crainte: je n'aurai pas la prétention de rechercher les causes du virus ni de me risquer au moindre pronostic. Quelques observations suffisent.

«La nécessité est la mère de l'invention»: la phrase de Platon prend toute sa signification dans la situation exceptionnelle que nous traversons. C'est ainsi que beaucoup de commerçants ont su s'adapter en un rien de temps. L'énervement que suscitait la limitation des heures d'ouverture des magasins a disparu pour céder la place à la flexibilité. Le fleuriste du quartier pratique la vente à emporter en proposant en ligne ses bouquets et compositions florales. Chacun peut ensuite aller retirer sa commande dans la cour intérieure du magasin. Un hôtel-restaurant réputé dans toute la ville s'est rebaptisé du jour au lendemain «Startup-manager delivery and take away» et livre tous les jours trois menus au choix. A quelques minutes à pied de mon «lieu de télétravail» se trouve un magasin à la ferme, où le paysan propose en libre-service des produits locaux: légumes, fruits, fromage et viande. Au début, c'était un peu compliqué, car il fallait fouiller dans son porte-monnaie pour trouver la somme exacte à déposer dans la caisse installée à cet effet. Et puis, ô surprise: depuis quelques jours, le paiement par twint est possible!

Dans notre foyer, la répartition des tâches a dû être légèrement repensée, dans la mesure où chaque membre de la famille doit à présent faire la cuisine à tour de rôle. Mon fils cadet m'a d'ailleurs invité sur un ton laconique à faire moi aussi preuve d'innovation au lieu de me contenter de servir tantôt des tortelloni à l'origan, tantôt de l'origan aux tortelloni. Si le confinement devait se prolonger, je serais donc bien obligé de me creuser la tête pour proposer un autre menu ….

Bien cordialement, Philipp Gmür